Interview de Damien Fabregue - "Internationalisation de la formation" à l'INSA de Lyon
3 questions à Damien Fabregue, chargé de mission pour l'internationalisation de la formation depuis le printemps 2017.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis enseignant-chercheur au département Science et Génie des Matériaux (SGM) et affilié au laboratoire Matériaux : ingénierie et Science (MATEIS) depuis 12 ans. Ma recherche porte sur l’optimisation des microstructures et propriétés mécaniques des matériaux métalliques.
En parallèle, je suis directeur pour l’INSA du Laboratoire International Associé (LIA) ELyT Global en lien avec l’Université de Tohoku. Je suis aussi responsable scientifique du laboratoire commun, le LEAD, qui travaille avec l’entreprise Anthogyr, afin de développer de nouveaux matériaux pour les implants dentaires. Depuis 7 ans, j’étais responsable des échanges en SGM pour les 5e année, c’est donc naturellement que j’ai accepté cette mission « internationalisation de la formation ».
En quoi consiste cette mission ?
Le service scolarité et la Direction des Relations Internationales (DRI) font un travail énorme et de qualité qui permet à de nombreux étudiants de partir. Nous travaillons ensemble pour mutualiser nos efforts.
Dans un premier temps, il s’agit d’optimiser les procédures pour faire partir nos élèves et pour en recevoir de l’étranger dans les meilleures conditions possibles. Depuis la décision de rendre la mobilité internationale obligatoire pour tous les élèves, le nombre de demandes a fortement augmenté. Nous en avons recensé 870 pour la rentrée 2018. Il y avait donc un besoin urgent d’uniformiser toutes les procédures, pour clarifier notre offre, notamment sur notre site web, et attirer plus d’étudiants. Cette optimisation passe aussi par une répartition plus claire des bourses, en fonction des destinations.
Dans un second temps, ma mission est d’introduire le plus de cours en anglais possible dans chaque département avec un double objectif : habituer nos élèves-ingénieurs à recevoir des cours en anglais pour leur départ à l’étranger et leur future vie professionnelle, et attirer des étudiants internationaux qui bien souvent, ne parlent pas français. C’est un point crucial pour maintenir nos accords avec les universités partenaires et ainsi permettre à nos étudiants de partir. J’ai conscience que cela constitue un changement important pour mes collègues enseignants mais je voudrais leur dire de ne pas s’inquiéter et de se lancer parce qu’ils ont tous la capacité de le faire ! Cela demande aussi beaucoup de travail, mais ils peuvent dans un premier temps adapter leur cours avec des passages en français si les élèves ont du mal à comprendre. La DRI réfléchit d’ailleurs à comment les aider à se sentir plus à l’aise en anglais, à travers des formations ou des séjours à l’étranger.
Quelle est votre vision à long terme ?
Nous avons plusieurs atouts à l'INSA. Nous sommes attractifs en qualité d’enseignement et de recherche, et nous proposons des parcours spécifiques, comme celui de la section Sport de Haut Niveau. Nous pensons qu’il faut miser sur ses atouts-là pour attirer plus d’étudiants et de sportifs étrangers. Avec le passage de certains cours en anglais, nous serons encore plus formateurs pour nos élèves actuels et plus attractifs pour les futurs. Il faudra attendre quelques années avant de voir le résultat de nos actions présentes, mais nous avons déjà une hausse des demandes de nos partenaires étrangers pour placer leurs étudiants. En effet, nous les avons rencontrés pendant les Journées Internationales de l’INSA et leur avons expliqué que certains départements proposeraient des cours en anglais dès la rentrée 2018. Nous allons continuer en ce sens et espérer une internationalisation encore plus conséquente de la formation à l’horizon 2020.